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Illustration : KMSP/CPSF

 

Athlète suivie par eiG, Alexandra Nouchet revient sur son parcours aux Jeux Paralympiques 2024, où elle a affronté de nombreux défis tout en vivant des moments forts.

Pour rappel, elle a terminé 10 ème de la compétition, ne parvenant pas à réaliser des lancers assez bons pour continuer sa finale.

De la gestion de la pression avant la compétition à ses choix stratégiques, notamment son focus sur le lancer de poids, elle nous partage son expérience personnelle. Elle aborde également l’atmosphère unique du village paralympique et ses aspirations pour l’avenir, notamment ses objectifs pour les prochains Jeux.

Un échange authentique qui illustre sa détermination et son évolution en tant qu’athlète.

Alexandra, vous avez brillamment représenté la France aux Jeux Paralympiques 2024, en terminant 10ᵉ en finale du lancer de poids féminin (F64). Avec un peu de recul, comment décririez-vous cette expérience ?

Les Jeux Paralympiques 2024 ont été une expérience incroyable à vivre. J’ai pu assister à la cérémonie d’ouverture et à celle de clôture qui ont été deux moments réellement mémorables.
Même si les résultats n’étaient pas à la hauteur de mes attentes et que je n’ai pas pu m’exprimer comme je le souhaitais sur le terrain, je vois cette expérience comme un apprentissage et non comme un échec. L’ambiance était magique, surtout avec le public français dans le Stade de France, et le soutien de ma famille présente sur place. Cela restera un moment unique et intense de ma carrière sportive.

Avant les Jeux, j’ai ressenti une forte pression pour obtenir l’or, en grande partie à cause des messages de soutien qui mettaient l’accent sur la victoire. Pour mieux gérer cette pression, j’ai travaillé avec ma préparatrice mentale, ce qui m’a permis de canaliser ces attentes et de rester focalisée sur mes objectifs personnels et ma performance.

Quel a été le moment le plus marquant de votre parcours durant ces Jeux ? Y a-t-il un souvenir particulier qui restera gravé dans votre mémoire ?

Un moment particulièrement marquant a été mon entrée et ma présentation au Stade de France lors de mon épreuve de lancer. Être la première athlète à être introduite, sous les applaudissements et les encouragements du public, était incroyable. Aussi, le soutien bienveillant du public, notamment pendant mon tour de stade après le concours, restera gravé en moi.

J’ai choisi de lancer en robe pour montrer ma touche de féminité dans une discipline souvent perçue comme masculine. C’était la première fois en paralympique qu’une athlète lançait en robe, et j’en suis fière.

Vous avez eu l’opportunité de vivre l’expérience du village paralympique. Quel a été votre ressenti par rapport à l’ambiance entre les athlètes, la solidarité et les échanges avec les autres participants ?

Le village paralympique, c’est un peu comme Disneyland pour les athlètes. On m’avait prévenue de rester concentrée, mais l’ambiance était incroyable. Il y avait beaucoup de services à notre disposition : coiffure, manucure, de quoi manger ce que nous souhaitions ou encore des rendez-vous médicaux totalement gratuits. Ce que j’ai le plus apprécié, ce sont les échanges avec les athlètes des autres nations, les conversations enrichissantes, et même les traditions comme l’échange de pins. Cela crée des souvenirs uniques et des liens au-delà du sport.

Avant les Jeux, vous aviez mentionné avoir choisi de vous concentrer uniquement sur le lancer de poids. Avec du recul, regrettez-vous ce choix ou pensez-vous que cela a été bénéfique pour votre préparation et votre performance ?

Me concentrer sur le lancer de poids était un choix nécessaire, mais cela n’a pas toujours été facile. Je prends beaucoup de plaisir dans cette discipline, même si elle n’est pas celle où je me projette exclusivement. J’ai commencé l’athlétisme pour la course, et le lancer ne suffit pas à me combler. Cette expérience m’a confirmé que j’ai besoin de diversifier mes épreuves pour m’épanouir pleinement. Je ne me retrouve pas à ne faire que du lancer, j’ai besoin d’avoir mal à l’entrainement.

Après un tel événement, comment gérez-vous la transition entre l’intensité des Jeux et le retour à un quotidien plus « normal » ?

Après les Jeux, j’ai pris une pause nécessaire jusqu’au 28 octobre. Cette coupure, notamment avec un voyage à New York, m’a permis de me ressourcer et de faire un point avant de reprendre progressivement les entraînements. C’était essentiel pour recharger les batteries avant de me lancer dans une nouvelle phase de ma carrière sportive.

C’est encore tôt, mais avez-vous déjà des envies ou des ambitions pour les Jeux de 2028 ? Imaginez-vous dans une continuité ou avec de nouveaux défis ?

Pour les Jeux de 2028 à Los Angeles, je souhaite revenir à mes disciplines d’origine, le 100 m et le saut en longueur, tout en continuant le lancer où je détiens un record du monde. Cette diversité dans les épreuves reflète davantage ma vision du sport. L’objectif sera de performer dans ces trois disciplines, avec une préparation intense et rigoureuse.

 

Il y a quelques mois, Alexandra s’était confiée à nous suite à sa sélection récente aux Jeux 2024. Pour relire cette interview : Alexandra Nouchet, althète soutenue par eiG, participera aux Jeux paralympiques 2024

 

Retrouvez également notre échange avec Axel Zorzi : Après la déception de Paris 2024, Axel Zorzi prêt à rebondir, partage ses ambitions pour l’avenir