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Suite à la signature de la convention de mécénat entre EIG et la Fédération Française Handisport, EIG suit particulièrement deux athlètes fédérateurs véhiculant des valeurs positives. Nous vous invitons aujourd’hui à faire leur connaissance.

Portrait d’athlète : Axel ZORZI

Carte d’identité

26 ans (13 avril 1997)

Athlétisme : 60/100/200m

Handicap : Déficience visuelle

CAT : T13 

Palmarès

  • 2015 : Jeux paralympiques de la jeunesse : Médaille de Bronze au 200m
  • 2017 et 2019 : Participation aux Championnats du monde
  • 2022 : Championnats de France en salle Nantes : Médaille d’or au 100m et Médaille d’or au 400m
  • 2021 : Championnats d’Europe Bydgoszcz : Médaille d’argent au 100m
  • 19 podiums depuis 2013 aux championnats de France

Mieux le connaître

Axel a testé de très nombreux sports pour finalement choisir l’athlétisme. En 2013 il participe aux Championnats de France à Val de Reuil et obtient une médaille, c’est le premier élément qui le pousse à poursuivre sur cette voie. Il intègre plus tard, à Lyon, le pôle France et son coach de l’époque, Jean-Baptiste, lui fait prendre conscience de son potentiel. Il est pleinement investi dans le haut niveau depuis 2019. En dehors du sport, Axel a fait une formation de comédien.

Il s’est essayé au saut en longueur mais a arrêté pour se concentrer au 100m. Néanmoins il s’y remet un peu dans le but de réussir à maîtriser la technique du ciseau.
Le 400m a également fait partie de ses distances, mais ne se jugeant pas assez performant il préfère se consacrer aux distances plus courtes.

Axel est l’actuel détenteur du record de France du 60m, du 100m et du 200m dans sa catégorie. En 2021, il rate malheureusement sa qualification aux Jeux Paralympiques pour deux centièmes.

Portrait d’athlète : Alexandra NOUCHET

Carte d’identité

25 ans (10 Avril 1998)

Athlétisme : 100m et saut en longueur

Handicap : Anomalie congénitale, agénésie du membre inférieur droit

CAT : T63 Athlètes appareillés de membre(s) inférieur(s)

Palmarès

  • 2021 : Championnats de France : Une médaille d’or et d’argent en saut en longueur
  • 2021 : Grand Prix de Tunis : deux médailles d’argent au saut en longueur
  • 2021 : Championnats d’Europe : 4ème place au saut en longueur

Mieux la connaître

Alexandra a commencé la natation jeune, pratique recommandée par son kinésithérapeute. À 12 ans elle quitte Lille et sa famille pour intégrer une section sportive à Dunkerque.

En 2016, elle se qualifie Pour les Jeux Paralympiques de Rio mais à cause des quotas elle n’est pas sélectionnée. Cet évènement, ajouté à l’accumulation d’autres éléments, ont fait qu’elle décide d’arrêter ce sport et de se consacrer à ses études et d’entretenir un bagage professionnel en optant pour un cursus scolaire en alternance. En 2018, elle intègre une section sportive à Bordeaux où plusieurs parasports sont pratiqués, dont l’athlétisme et suite à plusieurs tests d’entraînements se réoriente en athlétisme en octobre 2020. Tout au long de son parcours à Bordeaux, elle mène un triple projet : sport, études et alternance chez EDF. Projet qu’elle a clôturé en octobre 2021 en intégrant l’équipe de France en athlétisme, validant son Master 2 en tant que Major de promo et en ayant un poste de cadre chez EDF.

Axel et Alexandra se confient

Parlez-nous de votre discipline. Qu’est-ce qui vous a poussé à pratiquer ce sport à ce haut niveau ?

Alexandre NOUCHET : Je fais de l’athlétisme et plus précisément le 100m et le saut en longueur. Ce qui m’a poussé à avoir un rêve Paralympique c’est le relais du 4x100m masculin, en natation, aux Jeux Olympiques d’Athènes. Ça m’a procuré de fortes émotions et l’envie de me retrouver sur la plus haute marche d’un podium Paralympique. Avant de débuter ce sport en mode compétition, j’ai abordé le sujet avec mon kinésithérapeute qui m’a poussé à poursuivre ce rêve en me disant simplement « Si tu as envie de tester… teste, dans l’eau tu seras indifférente et perçue comme n’importe qui ».  (nb : Alexandra a débuté par la pratique de la natation avant de se tourner vers l’athlétisme)

 

Combien de temps consacres-tu à ton sport par semaine ?

AN : Entre 25 et 27h. Cela comprend tout ce qui tourne autour du sport (entraînements, kiné de renforcement, récupération, préparation mentale…).

Axel ZORZI : Environ 20h. Je me lève en général à 7h30, je m’entraîne, je mange et je retourne à l’entrainement pour finir la journée entre 17h et 18h. J’ai ce rythme du lundi au vendredi et le week-end est consacré aux déplacements et compétitions.

 

Quelles sont les qualités requises pour être un bon athlète de 100m, et de saut en longueur ? Sont-elles les mêmes qu’en natation ?

AN : Pour moi elles sont identiques : prendre du plaisir dans ce qu’on fait, être ambitieux, rigoureux, travailleur, motivé, déterminé et surtout persévérant.

AZ : Pour le 100m il faut surtout de bonnes chaussures et réussir à se jeter comme un lion.
Concernant le 400m, l’important est de ne pas partir à fond, d’avoir un tempo maitrisé. La préparation au 400m est vraiment très difficile, on s’entraine à résister à la douleur dans les jambes.

 

As-tu un rituel avant une compétition ?

AZ : La veille je me couche tôt. On se lève en général 5h avant l’épreuve en commençant par un réveil musculaire (se frotter les jambes, les taper, les palper) afin de prendre conscience de nos douleurs. Cela aide à bien se réveiller. Je fais également des étirements et autres petits exercices tels que des montées de genoux, je mange et je prépare mon sac.

AN : Pas spécialement, je relis mon carnet d’entraînement et sur le plan physique j’ai juste un bandeau dans les cheveux et un chouchou au poignet gauche.

 

Qu’est-ce que le sport t’apporte ?

AN : Ça m’apprend la vie et ses plus belles valeurs. Le sport m’a inculqué de belles valeurs que je peux dupliquer dans ma vie pro et perso. C’est pour moi comme une drogue, une échappatoire, un moyen d’extérioriser, c’est fort.

AZ : Des valeurs, je m’enrichie également de voyages, de rencontres de manière générale mais aussi de rencontres de gens comme moi. Finalement réussir n’est pas ce qui prime. J’inspire mes proches, ça leur donne des émotions, on partage quelque chose de fort. Être professionnel m’inclut dans la société, me donne de la valeur. On essaye actuellement de me créer un CDD, ça facilite grandement les choses pour cotiser pour la retraite, faire des demandes de prêt à la banque, louer un appartement.

 

Quel est ton plus beau souvenir sportif de cette dernière année ?

AZ : Sans hésitation, Dubaï en mars 2022. Il s’agissait un gros stage incluant une compétition à la fin de celui-ci. Je me retrouve en finale, malheureusement je perds la course face à un athlète colombien qui court vraiment très vite. On bat tous les deux notre record, je ne m’y attendais vraiment pas. A ce moment-là, la joie que ça m’a procuré était telle que je n’ai pensé qu’à mon record et non à la victoire loupée.

AN : J’en ai deux, mon entrée à l’INSEP avec la découverte de ma nouvelle team et ma reprise de la course avec la lame.

 

Ton objectif pour 2024 est la participation aux Jeux Paralympiques de Paris. Ton sport fait partie des disciplines présentes aux Jeux d’été, et aux Jeux Paralympiques d’hiver, quel sport aurais-tu pratiqué ?

AZ : Le bobsleigh, je pourrais être un bon pousseur.

 

Est-ce que tu t’intéresses à d’autres sports en tant que spectateur ?

AN : Oui carrément, j’ai deux footeux dans la famille (mon père et mon frère) donc le foot mais aussi le tennis, le patinage artistique, la natation synchronisée, le basket.

AZ : Je regarde surtout beaucoup de eSport* et l’athlétisme valide. A côté de ça je suis les grands évènements sportifs tels que la Coupe du Monde de football, Rolland Garros ou le Tour de France.

*Le sport électronique ou e-sport, désigne des compétitions de jeux vidéo en réseau local (LAN party) ou via Internet sur consoles ou ordinateurs.

 

Autre que le sport, que fais-tu à côté ?

AZ : J’ai donné des cours de théâtre et fait partie d’une compagnie mais j’ai remarqué que cela sabote ma récupération sportive. J’ai aujourd’hui du temps pour préparer des projets artistiques, j’ai chanté pour un groupe de musique et je diffuse un podcast « Sur un malentendu ça peut marcher ». https://www.youtube.com/@surunmalentenducapeutmarch3606

 

Selon toi, quels sont les freins qui peuvent limiter l’accès des personnes en situation de handicap aux pratiques sportives ?

AN : Aucun, tout est possible. Alors certes, ça peut demander des adaptations ou autre mais une chose est sûre… il y aura toujours une solution.

AZ : Au quotidien, les athlètes déficients visuels ont du mal à trouver quelqu’un pour les guider. Il y a un premier souci qui est de trouver la personne et surtout qu’elle continue.

Autre chose, en athlétisme, les sportifs en équipe de France ont en général des handicaps assez faciles à gérer car ils possèdent une certaine autonomie qui ne nécessite pas trop de personnes pour les encadrer. Pour les handicaps mentaux et les handicaps lourds c’est plus compliqué, il y a parfois un manque de formation.

 

Avez-vous remarqué un changement dans les mentalités face au handisport ?

AZ : A Paris il y a de plus en plus d’athlètes à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), de sportifs sponsorisés et beaucoup de communication autour d’eux. Les athlètes se montrent de plus en plus, on s’est visibilisé, on se rend compte que des gens étaient intéressés. Malheureusement les stades sont souvent vides, le handisport n’est pas connu d’assez de monde et même les personnes qui pratiquent le sport ne sont pas assez nombreux.

AN : Le handisport se démocratise de plus en plus et on sent que les gens s’y intéressent davantage, c’est plaisant.

 

Les 2 athlètes seront présents à l’Assemblée Générale de l’Association EIG le 7 juin 2023 !